Durant tout le Moyen Âge, puis à l’époque moderne, le moulin était bien plus qu’un outil technique. Il imposait un va-et-vient constant : paysans venus faire moudre leur récolte, artisans burnous pour aiguiser leurs outils, villageois s’échangeant les nouvelles.
Les moulins de Frontenay fonctionnaient sous le régime du monopole seigneurial jusqu’à la Révolution : selon le droit de banalité, tous devaient y porter leur grain moyennant un “moudre” versé au seigneur. La levée progressive de ces droits, actée en 1793 dans le canton, a progressivement permis aux meuniers de s’émanciper, tout en ouvrant la voie à une concurrence locale vivace.
Lieux d’innovation et de transmission
On ignore parfois que les moulins frontenaysiens étaient à la pointe des techniques d’aménagement hydraulique. Plusieurs systèmes pour détourner l’eau et réguler les crues, tels que les vannes en bois articulées ou les déversoirs à clapets, sont apparus dès le XVII siècle. Les vestiges de ces anciennes vannes sont encore visibles sur le canal du Mignon, à proximité de l’ancien moulin de la Pierre, restauré dans les années 1980.