Le meunier, figure centrale, jonglait avec les saisons, les aléas climatiques et les commandes des agriculteurs. Les meules (souvent issues de carrières du bassin parisien, réputées pour leur solidité) broyaient le grain local. Mais l’entretien des moulins nécessitait tout un réseau d’artisans : charpentiers pour les ailes ou les engrenages, forgerons pour les outils, maréchaux-ferrants, et même des tailleurs de meules.
Un moulin à eau typique du Marais poitevin :
- Bâtisse majoritairement en pierre
- Une ou deux roues à aubes à l’extérieur – ou parfois dans une salle semi-enterrée
- Un canal (bief) détourné de la rivière pour garantir un flux régulier
- Des systèmes de vannes et d’écluses pour la régulation
Le rendement d’un moulin pouvait atteindre 400 à 800 kg de farine par jour, variable selon la saison, la puissance de l’eau et l’état de la machinerie. En période de pointe, notamment à la moisson, le moulin ne désemplissait pas, parfois jusqu’à la nuit. Certaines familles de meuniers se succédaient de génération en génération, transmettant leurs secrets et leur savoir-faire. On sait, par exemple, qu’à La Rochelle en 1810, un moulin à vent bien exposé pouvait générer autant de revenus qu’un petit vignoble, signe d’une véritable prospérité rurale (Source : Alain Gueneau, « Les moulins de la région Poitou-Charentes », 2019).