Le lavoir était bien plus qu’un simple équipement utilitaire. Il constituait un véritable lieu de vie sociale, animé principalement par les femmes du village. Ces lavandières, appelées dans la région les “bugadères”, venaient y laver le linge, mais aussi échanger les nouvelles du bourg, commenter les événements, et parfois même, partager des chansons ou des histoires.
Quelques chiffres pour mieux situer : jusque dans les années 1940, près de 90% du linge familial était lavé au lavoir public (source : Musée des Traditions du Marais Poitevin). Dans les années 1900, une famille nombreuse consacrait en moyenne deux à trois demi-journées par mois à cette besogne collective.
- Lutin (“lavoir”) de la Sèvre : Situé à la sortie est du village, il servait autant aux riverains qu’aux habitants des hameaux environnants.
- Lavoir du Marais : Niché à l’orée du marais, il profitait d’une eau pure réputée pour ne pas “piquer” le blanc du linge — une anecdote que racontaient volontiers les anciennes familles frontenaysiennes.
C’est dans ces lieux que se tissait une solidarité féminine. On s’aidait à rincer les draps lourds, on se prêtait une brosse, on surveillait les enfants. Certains villages, comme Mauzé-sur-le-Mignon, organisèrent même des concours de “plus beau linge” lors des fêtes locales !